ALBUMS

Twin Powers

CHRONIQUES PRESSE   /  Twin Powers II

 Ocre / Ethyleen Leiding

(Partycul System, 2004)

liabilitywebzine (mars 2005)

La série Twin Powers a pour but de dégager des splits-maxi à chaque fois de deux groupes de chez (ou proches de) Partycul System (label de Rroselicoeur entre autres…). Pour cette deuxième édition, elle regroupe Ocre et Ethyleen Leiding, deux groupes sans aucun compromis artistique. Tout d’abord donc, Ocre : trio guitare, basse, batterie sans voix. Ils nous offrent sept titres courts à la spontanéité animale. Sans réelle mise en place de tensions ou autres ambiances, les cinq premiers morceaux sont au taquet tout le long. Sauvage, éruptive et remplie d’accidents, leur musique nous soulève immédiatement en apesanteur (à moins que ce ne soit dans un cyclone). Les trois instruments mis sur un pied d’égalité, chacun dégage sa dose d’énergie et, même courts, tous les morceaux sont d’un carré parfait. Seule Chatel Perronia, en sixième piste, calme un peu leur fougue mais c’est pour mieux reprendre ensuite. Sept morceaux tout en éclats voire en pépites qui vous sautent au visage dès le disque enfourné… Arrive ensuite Ethyleen Leiding, projet guitareux mené par un des membres de Rroselicoeur, Lou Flanagan. Ici le rythme se calme globalement et on entend tous les grincements de la guitare. Le but d’Ethyleen Leiding est justement d’aborder la guitare selon plusieurs voies. Ainsi les six morceaux alternent entre différentes ambiances. Du bruitiste lent à un son minimal et épuré en passant par du folk itératif ou de l’expérimental ensorcelant et éthéré ; à peu près tout y passe. Le contraste est saisissant avec la première moitié du disque mais ce discord nous tient tout de même en haleine de par ses frictions et tensions que l’on sent dans les cordes à chaque instant. Différents rythmes, différents fondements, plus difficile d’accès, Ethyleen Leiding en est tout simplement passionnant de diversité. Malheureusement disponible en CD uniquement, ce split est d’une rare intensité.

Facteur.4.free.fr (janvier 2005)

Si « rock instrumental » est un syntagme qui sonne doux à vos oreilles, ce disque est pour vous : que vous l’aimiez tendu, âpre, martelant, complexe, électrique, apaisé, survolté, exsangue, langoureux, jetez-vous avec apétit sur la dernière livraison de Partycul System, le deuxième split de sa série Twin Powers (le premier ayant été dignement perpétré par Supersoft [14-18] et Andy’s Car Crash). On y découvre les détails d’une joute raffinée entre deux entités musicales, le trio Ocre (guitare / basse / batterie) et Lou Flanagan aka Ethyleen Leiding (guitare / batterie), matérialisant la rencontre entre deux mondes différemment arides.
Si quelques pistes lorgnent ostensiblement du côté des (pas toujours) très bon Purr, Ocre dévoile ses propres atours, énergiques et noisy, certains diraient émo-core, avec des phrasés rythmiques poussant la syncope à son paroxysme. Un truc carré, une machine bien huilée, câbles tendus et pistons chauffés à blanc.
Après une entrée en matière à la Ry Cooder, Lou Flanagan s’emploiera de son côté à explorer les résonnances acoustiques et électriques de la six cordes, dessinant ainsi des climats variés, inspirés, flottant de manière insidieuse dans les eaux troubles folk, rock, noise, blues. Une sorte de film musical que ne renierait pas David Lynch.
Pour finir, on situerait l’apogée de ce Twin Powers 2 du côté de Ethyleen Leiding, à la conjonction des deux morceaux enchaînés Organic blue made of electrical iron et Keep dry, débouchant sur le final crépusculaire Behind the clockwise, alliant mélancolie et expérimentation. (sg)


CHRONIQUES PRESSE   /  Twin Powers I

Fanfare (janvier 2003)

 Le label Partycul System, basé à Reims, sort depuis quelques années des créations discographiques étranges et atypiques. Le disque en présence inaugure une série intitulée « Twin Powers » ayant pour principe de réunir un projet du label et un invité, dans une sorte de clin d’œil / hommage en réponse à une démarche singulière. Ce premier volume confronte le collectif multiforme Supersoft [14-18] aux mystérieux Andy’s Car Crash, dans leurs approches des musiques improvisées. Ce disque ne s’écoute pas comme un autre disque : il s’agit avant tout d’une expérience.

Uniquement disponible en vinyl, la chose s’adresse avant tout aux curieux et aux amateurs de beaux objets. Laurent Thore.

Jadeweb (décembre 2002)

 Supersoft [14-18] inaugure un nouveau format pour une nouvelle série jusqu’ici délaissée par l’écurie Partycul System : le split vinyle (nommé ici Twin Powers). Un objet plat, sillonneux, troué au centre (un disque, en somme) sur lequel se joue la technique de deux groupes. Le premier morceau de Supersoft côtoie les crêtes aiguës de la furie free-rock : guitares triturées, rythmique en fusion, axe de composition portait vers un flot d’expérimentations et de radicalisation ; l’improvisation réalisée pour le compte de Christophe Acker et son film y étant peut être pour beaucoup. Puis, on retrouve les bases des arrangements qui ont fait le charme de l’île continent ; voix féminine exsangue et belle (Valley del Sor), titres post-rock, mélodiques et pastoraux. Décalé et agréable.

Là d’où vient la vraie surprise, c’est le retour d’un groupe vieux comme Hérode, le bien nommé Andy car’s crash, qui s’attache depuis maintenant deux ans à déconstruire dans leur atelier, patiemment le son pour en fouiller la nature profonde. Un titre inquiétant, sombre et hypnotique. Bernard Hermann flirtant avec Alma Fury. JJ.