Split III

Twin Powers

PS 037 / Split LP 12" / 2018

The floodlit hippies embroider 4 tracks of furious delicacy whereas the plastic philosophers weave an immense fresco.

Les hippies illuminés brodent 4 titres de délicatesse rageuse tandis que les philosophes plasticiens tissent une fresque immense.


 

 


The Twin Powers series returns for the greatest pleasure of its greedy and facetious afficionados! 

They will find in this volume III the charm of the previous ones. It is still a series of vinyl SPLITS, i.e. one group per side, associated by the label according to a relevance to be listened to one after the other by the listener, proposing a link, a vision, a complementarity of the whole.

FEU ROBERTSON

The group formed by Charlemagne Ganashine, Sam Callow, Clärenore Farahvasi and Jean Phal continues its journey into the underground world with an effervescent creation. Following their first 3 albums: Blood Was Running From Their Ears (2014), Sticky Situations With Troubles (2016) and Tremblez Tyrans (2017), Feu Robertson releases this season a new track (Summer Cold Wind) on the Cyclotron #3 compilation of the Partycul System label, but also and especially his new Ep: A Heartbeat Away From The Northeast. The disc is a 12″ split, shared with the Parisian group Vitaphone (part of the Twin Powers series, vol III).  

The journalist Gregory Schneider rightly writes that « psychedelism has never been a folklore of high hippies singing of peace and love, even if the image has been bombarded by mainstream media to mitigate the striking force of the genre. On the contrary, it was and remains a difficult thing to grasp, of a musical ambition beyond what music had shown of itself until then; a 360° movement aimed at absorbing and bringing to light all the surrounding worlds, visible or invisible, geographical or mental. The commonplace is to say that psychedelia has put rock in colour. »

Since these beginnings, the late Robertson has not departed from this rule and this ambition, faithful in this respect to the first projects of its founders (Rroselicoeur and 4tRECk). But their new Ep, A Heartbeat Away From The Northeast, distills rather a mortuary grey and vaporous off-center psychoanalytical film noir, a tightrope between post-rock, folk and other polymorphic inventions, such as a step back and a dive into this so stricken « Great East » region which celebrates the war 14 as a last totem pole. Analogy with the instructions taught to the Residents by a certain Senada, met in Bavaria, on « the theory of darkness », unless it is about the magic art so dear to André Breton, this Ep patiently elaborates a wild and vampiric saraband where the question of modernity is carried away by a vertigo and a baroque anxiety. Their own far-East is a Byzantine temple populated by postmodern introspective and misanthropic clown, a new story of Bluebeard told via undecipherable hieroglyphics, between trance and dream, a sublime game of chance among smashed mirrors, an escapee marrying the sea and never retreating again.

This non-conformist ode to overpowering nostalgia, twin sister of the wave of primordial life, distributes her winks (Woodstock) and her own quotations (The Musher, true dedication to Breezy Temple) to evoke a miraculously crystallized world, that of a dream. This psychedelicism that elevates intimacy to the rank of an epic is a symbolism, the favourite playground of a Dionysian group that has long known how to make prehistoric animals float in the air as a metaphor for an announced suicide, to anchor images that haunt, by fear or grace.

VITAPHONE

Vincent Israël-Jost, Julien Tiberi and Pierre Ryngaert.

After a first album released in 2016, their second album is scheduled for Partycul System in 2019. Their Ep on the split « Twin Powers, vol III » is called Charade and comes in the form of 8 pieces intertwined in each other like a cleverly neglected cut-up. These 3 boys (soon to be 4) are not, however, newcomers and have made themselves known since their distant beginnings at the extremes of an alsacian Far-East. We find here, intact, their taste for aesthetic experimentation. Partycul System is therefore proud to welcome them, they that can also be found on the label’s compilation.  

From psychedelic lullabies to hysterical guitar chords, Vitaphone plays a free and creative rock. The result is a dreamlike universe, to which the texts of the poetess Madeleine Aktypi contribute, the singular quality of a protean voice and a music still without a recipe. Each piece challenges the identity of this multi-faceted group. It’s always mobile, melodic, atypical, between a film-concert project at the Centre Pompidou or a recital at Villette Sonique.

 

La série Twin Powers revient pour le plus grand plaisir de ses afficionados gourmands et facétieux ! 

Ils retrouveront dans ce volume III le charme des précédents. Il s’agit toujours d’une série de SPLITS en vinyle, c’est-à-dire d’un groupe par face, associé par le label en fonction d’une pertinence à pouvoir être écouté l’un après l’autre par l’auditeur, en proposant un lien, une vision, une complémentarité d’ensemble.

 FEU ROBERTSON

Le groupe formé par Charlemagne Ganashine, Sam Callow, Clärenore Farahvasi et Jean Phal poursuit sa course au sein du monde underground par une création effervescente. Suite à leurs 3 premiers albums : Blood Was Running From Their Ears (2014), Sticky Situations With Troubles (2016) et Tremblez Tyrans (2017), Feu Robertson publie cette saison un morceau inédit (Summer Cold Wind) sur la compilation Cyclotron #3 du label Partycul System, mais aussi et surtout son nouvel Ep : A Heartbeat Away From The Northeast. Le disque est un split 12″, partagé avec le groupe parisien Vitaphone (au sein de la série Twin Powers, vol III).  

Le journaliste Grégory Schneider écrit avec justesse que « le psychédélisme n’a jamais été un folklore de hippies défoncés chantant la paix et l’amour, même si l’image a été bombardée par les médias mainstream pour atténuer la force de frappe du genre. Il fut et demeure au contraire un truc difficile à saisir, d’une ambition musicale sans commune mesure avec ce que la musique montrait d’elle-même jusque là; un mouvement à 360° visant à absorber et porter à incandescence tous les mondes alentours, visibles ou invisibles, géographiques ou mentaux. Le lieu commun consiste à dire que le psychédélisme a mis le rock en couleurs. »

Feu Robertson, depuis ces débuts, ne déroge pas à cette règle et à cette ambition, fidèle en cela aux premiers projets de ses fondateurs (Rroselicoeur et 4tRECk). Mais leur nouvel Ep, A Heartbeat Away From The Northeast, distille plutôt un gris mortuaire et vaporeux de film noir psychanalytique décentré, une corde raide entre post-rock, folk et autres inventions polymorphes, comme une prise de recul et une plongée dans cette région « Grand Est » si sinistrée et qui célèbre la guerre 14 tel un dernier totem. Analogie avec les consignes enseignées aux Residents par un certain Senada, rencontré en Bavière, sur «la théorie de l’obscurité», à moins que cela ne soit à propos de l’art magique si cher à André Breton, ce Ep élabore patiemment une sarabande endiablée et vampirique où la question de la modernité est emportée par un vertige et une inquiétude baroques. Leur far-East à eux est un temple byzantin peuplé de clown post-modernes introspectifs et misanthropes, une nouvelle histoire de Barbe Bleue racontée via des hiéroglyphes indéchiffrables, entre la transe et le rêve, un jeu de hasard sublime parmi des miroirs fracassés, un évadé épousant la mer pour ne plus jamais reculer.

Cette anticonformiste ode à la nostalgie surpuissante, soeur jumelle de l’onde de vie primordiale, distribue ses clins d’œil (Woodstock) et ses propres citations (The Musher, véritable dédicace à Breezy Temple) pour évoquer un monde miraculeusement cristallisé, celui d’un rêve. Ce psychédélisme qui élève l’intimité au rang d’épopée est un symbolisme, terrain de jeu favori d’un groupe dionysiaque qui sait depuis longtemps faire flotter dans les airs des animaux préhistoriques en métaphore d’un suicide annoncé, pour ancrer des images qui hantent, par l’effroi ou la grâce.

VITAPHONE

Vincent Israël-Jost, Julien Tiberi et Pierre Ryngaert. Après un premier album sorti en 2016, leur second album est prévu chez Partycul System courant 2019.

Leur Ep présent sur le split « Twin Powers, vol III » se nomme Charade et se décline sous la forme de 8 morceaux imbriqués les uns dans les autres à la façon d’un cut-up savamment négligée. Ces 3 garçons (bientôt 4) ne sont, pour autant, pas des petits nouveaux et se sont fait connaître depuis leurs débuts lointains dans le far-East alsacien. On retrouve ici, intact, leur goût de l’expérimentation esthétique. Partycul System est donc fier de les accueillir, eux que l’on retrouve également sur la compilation du label Cyclotron#3.  

De la berceuse psychédélique aux accords de guitare hystériques, Vitaphone joue un rock libre et créatif. Il s’en dégage un univers onirique, auxquels contribuent les textes de la poétesse Madeleine Aktypi, la qualité singulière d’une voix protéiforme et une musique toujours sans recette. Chaque morceau remet en question l’identité de ce groupe aux multiples facettes. C’est toujours mobile, mélodique, atypique, entre un projet de ciné-concert au Centre Pompidou ou un récital à Villette Sonique.

 


 

CHRONIQUES PRESSE  /  Twin POWER III

Feu Robertson & Vitaphone

Froogys Deelight (2018)

Parfois, des moments suspendus nous font oublier, tout oublier, oublier qui nous sommes, oublier où nous sommes, oublier les objectifs et les aboutissants de notre humanité. Le rêve et ses psychédélismes sont déroulés dans le nouvel Ep de Feu Robertson (A Heartbeat Away From The Northeast), sur le split qu’ils partage avec Vitaphone. Charlemagne Ganashine, Sam Callow, Clärenore Farahvasi et Jean Phal reprennent leurs cordes et leurs percussions et nous emmènent dans ce nouveau trip sensoriel, entre lune et étoiles. Ils ne ressemblent à personne mais laissent toutefois cette furieuse impression de familiarité, insaisissables ils sont. Chamanes du son, ils envoûtent les sens en pinçant les cordes, murmurant des phrases de loin en loin, réveillant les ondes latentes dans chaque fibre de nos corps avides de frissons. Un écho, une transe, des superpositions d’images, le lâcher-prise est foutrement romantique avec cette équipe. Et quelle équipe ! Chaque titre dure au moins cinq minutes, pour le plus grand bonheur des charcas de la mère Suzette et de ses trips loin de l’égocentrisme. A l’aventure compagnon ! Parfois, nous ne savons plus où poser les yeux, par pudeur, par retenue, par respect. Feu Roberston colore le rock de lueurs ambrées, fondues dans l’asphalte de leurs riffs. Et c’est doux à l’écoute, tendre au son et bon à s’y morfondre. Il développe les accents polymorphes des tonalités de ses cordes, cristallisant en un même morceau le désespoir et la lumière, l’invisible et le visible. Dans A Heartbeat Away From The Northeast, rien n’est tabou, tout se nomme, tout se distingue, il n’y a qu’éveillé que les rêves nous semblent troubles. Feu Robertson recrée cette ambiance unique où l’abracadabrantesque reste limpide, dans un univers sonore perçu du fond de la piscine, distance à portée de bulle. Ça fait se fermer les mirettes et desserrer les quenottes. Abandon. Pleine lune. Pluie.