Compilation #3

Cyclotron

PS 038 / compilation CD / 2019

The third collection of original recordings made by all the projects from Partycul System.

Recueil d’inédits par tous les artistes du label, en 17 étapes d’un parcours riche en rebondissements.


 

 


 

This record « Cyclotron #3 » was made to celebrate, during this 2018/2019 season, the commemoration of Partycul System’s 20th anniversary by 72 psychedelic minutes of fiery music in 17 adventurous projects, a collection of unpublished works by all the label’s artists, a record of communion of spirit gathering 32 musicians (France, Germany, Belgium, UK, USA) !

 

Vouloir encore réaliser un recueil d’inédits de tous les artistes du label, un disque de communion d’esprit réunissant 32 musiciens (France, Allemagne, Belgique, UK, USA), c’était s’engager dans1 an de travail pour une réalisation extrêmement ambitieuse à l’échelle d’une aussi petite structure que Partycul System qui, à l’instar des agriculteurs en mode de production naturel, n’a jamais bénéficié d’aucune aide. Car chez Partycul, on ne fait pas une compilation en 1 tournemain; on affûte, on affine et on laisse mûrir.

Le Cyclotron #3, c’est 72 psychédéliques minutes de musique ardente en 17 projets aventureux, crémeux, câlins, cramés, amoureux et dandys, suprêmes d’hallucinations, chair de nos poules, soif de nos puits, dans le brouhaha de langues étranges et de nouveaux évangiles, pour une paix et une sérénité rétablie dans l’univers à grands coups de larsens spatiaux et d’envolée galactiques. Ils sont bons, beaux et sentent le sable chaud de leurs éclatantes contrées. Ces cosaques du Tirelipimpon, ces Jedi des nouveaux cieux aux delphiniums constellant, ces enfants de la balle des danses oubliées, ces forgeurs d’idéaux en technicolor et autres glorieux amphitryons des studios des différents ministères qui ont officié à la confection de ce recueil sublime, « l’Ultima Triplex » concrétisation de notre puissant vœu commun d’un éternel retour.

 Se lancer dans une compilation pour un label qui a oublié les impératifs du marketing depuis longtemps, c’est vouloir faire une « photo de groupe », un reflet qui éclaire à la lueur des autres le travail de chaque artiste. Nous pourrions ainsi faire nôtres les mots du critique André Bazin qui rappelait en 1958 qu’il voulait « aider son lecteur à s’enrichir intellectuellement, moralement et dans sa sensibilité »; et d’ajouter que « pour cette tâche, il n’y a pas de règle et tous les partis pris sont admissibles sous une seule réserve : celle du goût ». Le goût d’une différence affirmée.

Ce disque constitue un manifeste pour les artistes partyculiers, clochards célestes et avant-garde du non-professionnalisme face à un art trop souvent fat, moribond et consanguin.

 

Liste des groupes présents sur la compilation :

4tRECk (UK), Lena Circus (F), Immaterial Possession (US), Feu Robertson (F/UK), Trikorder 23 (G), Michel Bertier (F), Xela Zaid (US), Simon Manoha (F), navel (G), Oui Mais Non (F), The Beatnik Stellar Blues (F), Julien Doigny (B/F), Vitaphone (F), Supersoft [14-18] (F), We Are Ocean’s Gay Flowers (F), chevo légé (F), Ryan Choi (US).

Ce disque est dédié à la mémoire du grand partyculier que fût Jean-Marc Wadel (aka TV La SUn Or) qui nous a quitté au printemps dernier.

 


 


 

CHRONIQUES PRESSE  /  Cyclotron#3

(2019)

Music Map (Mars 2019 / Fr)

A l’occasion du vingtième anniversaire du label Partycul System, voici le « Cyclotron #3 », une compilation de 17 titres des artistes du label. C’est plus d’une heure de musique sui generis psychédélique, qui traîne dans le post rock et l’expérimental. Vous pouvez lire des noms provenant principalement de France, mais aussi d’Allemagne, du Royaume-Uni, de Belgique et des États-Unis. Pour apprécier cette collection, il faut avoir l’habitude de vivre dans les coordonnées stylistiques de Partycul : guitares électriques dilatées et chargées de delay, tambours doux, textures suspendues et impalpables, extensions structurelles comme celles de Constellation, voix souvent absentes ou en arrière-plan, contenues ou soupirantes, etc. Ces éléments se retrouvent dans les chansons de The Beatnik Stellar Blues, 4tReCk, Julien Doigny, Navel, Xela Zaid. Au lieu de cela, les Feu Robertson, dans le son de leur chanson « Summer cold wind », ajoutent à la guitare propre le banjo, donnant une chanson de fin août, nostalgique.

Avec Oui Mais Non, un enregistrement de guitare sombre est doublé par le vibraphone. C’est une compilation très variée, et quant au psychédélique au sens strict, il y a Immaterial Possession, avec un rythme hypnotique et mystérieux pour « Tropical still life« , et Supersoft (14-18), avec des échos Floydiens. La guitare acoustique au premier plan, avec des effets lysergiques, se retrouve plutôt avec Trikorder 23. Mais même le piano veut son rôle principal, parmi ces guitares, et on le trouve dans « Tristan da Cunha » de We are Ocean’s Gay Flowers. Curieuse est la personnalité de Vitaphone dans « Cubes« , où la voix suit une interprétation délabrée comme celles de David Byrne : « Cubic boy, d’où viens-tu !?

En plus des groupes, il y a aussi un moment de guitare classique solo, avec Simon Manoha, qui en joue avec un pathos modéré. Côté électronique et expérimental, on retrouve Michel Bertier, qui dans « La Que Sabe » fait apparaître des enregistrements plus vocaux sur certains points, entre tintements piquants, grincements de portes et gouttes d’eau hyperréalistes. Chevo Légé, en revanche, après quelques bruits ambiants initiaux, dans son « Une Certaine Plume » nous abandonne avec une voix féminine seule, ce qui allonge certaines notes, puis vient l’électronique et les bouffées numériques. Un changement soudain nous présente des cordes synthétiques qui font revenir la voix, complètement modifiée dans son contexte.

Il y a aussi les motifs troublants de Lena Circus, cordes dissonantes (probablement des cordes) dilatées dans le son et la durée. Inattendu à la fin, le piano jazz de la chanson « Monk’s Collar » de Ryan Choi, qui au milieu du morceau semble s’arrêter pour reprendre la guitare, et continuer à improviser là.

Cette compilation forme un album collectif étrange, qui montre combien « The Partycul System » prend soin de trouver des artistes qui ne sont jamais trop évidents, mais unis par une volonté cohérente d’inventer et de réinventer.

Gilberto Ongaro

 

Froggy’s Delight (Mars 2019 / Fr)

Soixante-douze minutes de traversée des pépites du label Partycul System, dix-sept artistes et trente-deux musiciens se partagent les titres de l’album Ultima triplex, pour le plus grand bonheur de nos ouïes étonnées et de nos filaments coagulés.

Ultima Triplex est un vertige, une expérience liquide et sensorielle dans laquelle la frontière n’est qu’un concept et l’autre une aventure. Les titres sont tantôt une expérience acoustique remettant en question l’utilisation réelle des ustensiles et la définition du mot musique.

Mutine, aphrodisiaque, sinistrement délicieuse et bien roulée, la ligne musicale de l’album est un tortueux sentier où zombies décrépis côtoient anges délicieux. Ultima Triplex instaure la margarita de minuit obligatoire à la pleine lune (nus évidemment) et le batifolage en sandales un sport olympique.

Des Etats-Unis à la France, en passant par l’Allemagne (sans Anguéla) et la Belgique, les artistes se croisent hors des sentiers battus et bannissent l’asservissement des pixels. Ah, qu’il est bon de se laisser porter par ces vénérables fluides hors sols, qu’il est doux de se laisser flotter juste au-dessus de ce qui nous dépasse, à peine retenu dans la réalité par un banjo western ou une guitare folk !

Un an, il a fallu un an de travail pour réunir ces génies du son, ces modeleurs d’acoustique sur une galette. Il y a les guitares orientales de Simon Manoha. Regarder l’eau salée sécher sur ses épaules. Il y a les cymbales éthérées de We Are Ocean’s Gay Flowers. Ecouter les mouettes se disputer. Il y a la pop effarouchée de Vitaphone. Danser sous la pluie. Il y a la balade romantique de Trikorder 23. Pleurer son absence. Et il y a tous les autres : The Beatnik Stellar Blues, 4tReCk, Immaterial Possession, Michel Bertier, Julien Doigny, chevo lélé, Feu Robertson, navel, Oui Mais Non, Lena Circus, Supersoft, Xela Zaid et Ryan Choi.

Ultima Triplex a sa propre vie, ce qui fait son unicité. Il nous rappelle des moments passés et ce que nous pouvons encore accomplir. Il transcende, il évolue, l’album est la musique. Sauvage.

« Les lois de nos désirs sont des dés sans loisir » (Robert Desnos)

Partycul System a 20 ans. Moi aussi. Depuis hier déjà.

Nathalie Bachellerie