Compilation #1

Cyclotron

PS 008 / compilation CD / 2003

The first collection of original recordings made by all the projects of Partycul System.

Recueil d’inédits par tous les artistes du label.


 

CHRONIQUES PRESSE  /  Cyclotron#1

(2003)

Mouvement # 24 / Octopus (septembre – octobre 2003)

Depuis quelques années déjà, le jeune label rémois Partycul System distille ses humeurs musicales évanescentes avec un pouvoir d’attraction indéniable. Les champs du Cyclotron, compilation à la langueur ultime, constituera donc une porte d’accès privilégiée pour tous ceux qui se laisseront séduire par ces musiques au croisement entre rock en suspension et bricolage lo-fi… Chaque morceau du disque contribue à sa manière à un climat général brodé dans des habits post-rock rassurants mais émaillés de lignes mélodiques hésitantes, fragiles ou plus déstabilisantes. Les ambiances peuvent ainsi lorgner vers du Royal Trux désabusé (Lee Hills) ou des bandes sons pour paysages desséchés (Ethyleen Leiding). Elles peuvent également faire la part belle aux structures cristallines de Rroselicoeur (Skybug), où le temps paraît s’égrener lentement comme sur un chapelet de l’étrange… Elles permettent surtout à certains artistes de se livrer à diverses manipulations agissant comme autant de contrastes, comme sur ce furieusement tranquille où le dénommé Le népalais croise ses lignes de guitare acoustique avec des samples furtifs de CNN. Pendant ce temps, Intelligence Avec l’Ennemi noue des bribes de conversations avec d’étranges émissions sonores proche du morse (conversations atraçabiles), et Guinea pig rajoute quelques trémolos et fréquences « cutées » à ses arpèges de guitares toutes décalées (Nous voici entourés de montagne). Et sans excès, ces petites retouches renforcent à contrario le sentiment général de plénitude que procure cet album. Une bien subtile combinaison. Laurent Catala.

 

www.adcouvrirabsolument (juin 2003)

Compilation du label Partycul System, Les champs du cyclotron synthétise le passé et le devenir de cette « structure » rémoise, ville chère à mon cœur, et en partie sinistrée depuis la destruction de l’Usine (bon j’arrête là les souvenirs les larmes vont tomber). Revenons donc à cette compilation dans le détail, comme décrivant le plan de la superbe pochette. Lee Hills ouvre avec son folk lunaire à la manière de Beck chez Air, ou comme un Mazzy star plus inquiétant et rude à la fois. Pour Ethyleen leiding on est dans la démonstration de l’importance du silence à l’image de Mark Hollis. Combler le vide par une parcelle de sonorités aux échos assassins. Avec Guinea pig le son est découpé. Le décrochage fait partie de l’ensemble, il en est même la source. De cette cascade naîtra une remontrance de bon goût, entre la genèse et la rythmique africaine, ou comme si David Grubbs prenait possession d’Aphex Twin. Pour Breezy Temple, tout à déjà été dit dans un précédent article *! Chez Rroselicoeur c’est un déluge de guitares aussi rêches que sans lendemain proche. A l’arrivée son inverse en lumineux et disert. Avec le népalais on entre le psycho docu sur une bombe imaginaire ou non. Des extraits de ce grand tout, une agression et une terreur tout juste accompagnée par une guitare acoustique. La vision la plus horriblement tranquille du onze septembre. Pour Intelligence Avec l’Ennemi c’est une non musique éprouvante et cruelle. Une vision du sabotage sonique pendant lequel même les oiseaux frisent la balle entre les deux yeux. Un « tuez les oiseaux » en morse volatile. TV La S Un Or enregistre au fond d’une grange ce morceau sans changement de rythme ou de ton, jusqu’à un vent limpide enlevant sa drapé vintage. Pour ce the moon ne manque plus que le livret pour en suivre l’histoire magnifique. Pour finir ce sera Denis Locar’ songs est son post rock baroque, épique et enivrant. Après autant de promesses il nous tarde de connaître les nouvelles aventures de Partycul System.

* On se souviendra des adaptations réalisées par Breezy Temple. Adaptations à deux visages, un purement acoustique et nu, et l’autre post rockien (a kingdom by the sea). Sur le terrain acoustique Miss Moon est en communion avant de lutter contre une guitare (by my side) en quête d’écoute. Entre électro acoustique et folk, Miss Moon est elle au fond d’une pièce chantant avec arrogance et style comme savait l’être Welles (blood and wine) Elle se frotte alors à Suzanne Vega, laissant luka sur le bord de la route. Pour Opium night le peu de raffinement et de décorum est balayé par un vent sans force mais suffisant pour chasser le superflu, ne laissant à chacun sa peau et ses os, ce qui est suffisant pour rester debout. Posture nécessaire pour appréhender a kingdom by the sea, où le post rock de Labradford croise le chemin des Sundays se collant au texte de Poe. Sans pose ni intimidation face aux textes, Breezy Temple se sort sans trop de dommage d’un exercice de style souvent dangereux. (adcouvrirabsolument, mai 2003)

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